👋🏻 Bonchour !
Bonchour la What-Supifamille ! J’espère que vous vous portez bien et que ce soleil estival emplit vos cœurs et bronze vos jambes comme il se doit. Aujourd’hui est un jour particulier parce que c’est tout simplement la 10ème parution de la newsletter What-Sup ! Autant vous dire que 10 newsletters What-Sup, c’est 10x plus de fun, 10x plus d’infos et 10x plus de blagues que si y avait eu 0 newsletter What-Sup, et ça vraiment je trouve que c’est beau.
Alors je voulais prendre 2min pour apporter quelque chose de rare ici : de l’émotion. C’est donc avec beaucoup d’émotion que je vous dis ✨MERCI ✨ pour vos partages, vos commentaires, vos pouces en l’air, merci de forcer des gens à s’abonner à What-Sup, merci de répondre à mes demandes de témoignages, bref merci de trouver que c’est super (et de me le dire). Vous êtes désormais plus de 100 à suivre mes nouvelles aventures e-pistolaires (parce que c’est une e-lettre ! Ha ! elle est pas mal hein ?!) et ça me chauffe le cœur.
Et maintenant on peut reprendre le cours normal de cette newsletter (c’est-à-dire sans émotion), à vous les studios.
🎓 L’actu du doc’
Figurez-vous qu’il y a 2 semaines, nous (la team des universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles - aka Lahti’M) étions dans la jolie ville de Lahti, en Finlande. Aaah, Lahti, son lac, ses moustiques, sa réglisse salée, ses 33cl à 9 balloches, son karaoké, son soleil qui ne se couche jamais…
Lahti, c’est surtout là que s’est tenue la rencontre annuelle de l’EUA-CDE Council for doctoral education de la European University Association (EUA-CDE), cette année entièrement consacrée au rôle de la communication dans l’éducation doctorale. Autant te dire que j’ai pas hésité longtemps avant d’estimer que ma présence y était tout bonnement indispensable. Il va m’être impossible de résumer correctement ces 4 jours, mais voici quelques considérations désordonnées et néanmoins pertinentes :
- Les campus finlandais, c’est autre chose ! Entre tables de ping-pong, capsules de siestes, fauteuils moelleux disponibles sous une petite terrasse ombragée, j’aime autant te dire que nos pauses étaient placées sous le signe du confort (et de la rigolade on va pas se mentir) (essentiellement car on adore l’humour)
- Ce type d’événements permet bien entendu d’en savoir plus sur une thématique donnée (ici, la communication), mais il s’agit surtout de confronter les pratiques, rencontrer des gens, les écouter parler, trouver que leurs idées sont super, et essayer de faire la même chose chez soi
- Parmi les présentations qui m’ont le plus marquées, il y avait celle de Paolo Ciuccarelli, consacrée à la visualisation de données scientifiques. L’idée est d’utiliser la visualisation comme une forme de langage, de communication, dont l’objectif n’est pas de simplifier la façon dont on présente les résultats d’une recherche, mais bien de rendre lisible la complexité de l’information (*insérer ici le petit emoji qui a la tête qui explose*)
- Il y a eu plein de discussions et d’échanges intéressants, on a globalement bien mangé, il faisait beau et tout, mais je dois bien reconnaître que je sors toujours de ce type de conférences avec un sentiment mitigé, notamment en raison d’une qualité globalement inégale des interventions. Certaines étaient vraiment stimulantes, mais pour d’autres, on va dire que l’appel du ping-pong était très très fort.
Si ce résumé - pourtant extrêmement qualitatif - n’a pas étanché votre soif de savoir, je vous conseille cet excellent article de Campus Matin
📖 Article of ze week
Peut-être le savez-vous déjà, mais il y a de plus en plus de réflexion dans les universités autour de la recherche en transition, la recherche écoresponsable, la green-research, bref une recherche à la fois concentrée sur les défis climatiques, mais aussi respectueuse de l’environnement. Dans ce contexte, les chercheurs et chercheuses s’interrogent de plus en plus sur l’empreinte écologique de leur pratique professionnelle. Certaines universités ont même décidé de se mobiliser en interdisant, par exemple, à leur personnel de voyager en avion si le trajet en train dure moins de 8h (c’est le cas de l’université d’Anvers).
Et cette info, je l’ai trouvée dans cet article, dont le titre est un énorme click-bait (« Going to a conference by plane, by train, or better stay at home ? »). L’idée de l’article est de dire que c’est sûr que les conférences internationales, summers schools et autres réunions au bout du monde ont un impact négatif sur le climat, mais que ce qui est encore pire, c’est de faire tous ces voyages pour présenter des trucs nuls. Gloups. Celle-là je vais pas vous mentir, je l’avais pas vue venir. L’angle de l’article est de dire que, quitte à bousiller la planète, autant le faire en étant préparé·e. Vous y trouverez donc toute une série de conseils pour que la communication que vous comptez présenter cet été à Montréal ou à Stockholm soit de qualité, et que ça vaille la peine de se farcir des canicules pour les 250 prochaines années.
🤝 Meet the doc’
Cette semaine, pour la première fois de l’Histoire-avec-un grand-ache de cette rubrique, nous allons traverser une frontière et nous intéresser au parcours d’une titulaire de doctorat issue de … France. Traverser les frontières donc, mais pas trop. Nous allons ainsi à la rencontre de Laetitia Levantis, docteure en Histoire de l’art moderne (Université de Grenoble, 2009).
Laetitia est consultante, conférencière, commissaire d’exposition indépendante et rédactrice de contenus pédagogiques. En d’autres termes, son activité consiste à réaliser des recherches, rédiger des chapitres ou des notices à la demande, mettre sur pied des expositions, présenter des conférences, le tout autour de ses sujets de prédilection : l’histoire du tourisme, surtout en Italie, l’histoire de la critique d’art et l’histoire de Venise aux XVIIIe et XIXe siècles. Après avoir été active dans les mondes des musées et bibliothèques, Laetitia structure a présent son activité d’indépendante autour de sa capacité à communiquer ses recherches et les sujets qui la passionnent à l’aide de collaborations variées.
“Je crois que la thèse m’a automatiquement amenée à entreprendre. Je cherchais le moyen de mettre mes compétences au service des étudiants en doctorat d’une part, puis du grand public d’autre part”
Laetitia est également qualifiée au grade de Maître de conférences depuis 2021. Pour en savoir plus sur son parcours et ses services, rendez-vous sur son site ! Et pour la suivre sur LinkedIn, c’est par ici que ça se passe.
🔢 L’instant Narcisse
Je vous ai dit plus haut que j’avais participé à la conférence annuelle de l’EUA-CDE au sujet de l’éducation doctorale. Ce que je ne vous ai pas (encore) dit, c’est que j’y ai présenté une communication sur les moyens de communication (#inception) et de partage développés par et pour les doctorant·es. J’ai essayé de faire ça bien histoire de pas mettre en péril le futur de notre descendance en foutant encore plus la planète en l’air. En bref, j’y ai parlé de ces doctorant·es et titulaires de doctorat qui décident de créer des blogs, des podcasts, des chaines Youtube (ou encore des newsletters 👀) pour partager des informations, des ressources et leurs avis sur plein de sujets liés au parcours doctoral.
En gros j’ai dit que c’était super évidemment, mais aussi que les universités ont beaucoup à gagner à soutenir (ou au minimum : à savoir qu’elles existent) les initiatives de ces (ancien·nes) doctorant·es. Ces réseaux permettent un échange d’informations important, développent l’esprit de communauté, renforcent les compétences et valorisent le doctorat. Ce que j’ai également mis en évidence, c’est que ces initiatives mettent en lumière les préoccupations de nos doctorant·es. Par exemple, il est clair que les articles/épisodes de podcasts/vidéos les plus lus, écoutés, partagés sont consacrés à … l’arrêt de la thèse. C’est aussi une thématique qui est, pour des raisons globalement politiques, un peu oubliée dans les universités qui font parfois un peu l’autruche sur le sujet. Il est donc important d’écouter les doctorant·es, et ce sont précisément les initiatives mentionnées ci-dessus qui permettent de prendre la température de leurs préoccupations, et d’orienter les actions menées au sein des universités et écoles doctorales.
Je trouve très intéressante la question de l'impact écologique lié aux conférences scientifiques, et très courageux de la part de l'Université d'Anvers de prendre de telles mesures. Il me semble que l'UCLouvain avait déjà communiqué sur une charte en la matière il y a plusieurs années mais je pense qu'il s'agissait plus d'un encouragement à prendre le train plutôt que l'avion (si le trajet ne dépassait pas X heures) que d'une contrainte - et je ne sais pas dans quelle mesure ces recommandations sont connues et appliquées concrètement.
Durant ma propre expérience doctorale, j'ai aussi voyagé loin pour des conférences, et avec le recul ça me questionne. Au-delà du tourisme (c'est l'occasion), des souvenirs de vie sociale avec les collègues (qu'est-ce qu'on a rigolé), ces moments ont toujours été très utiles dans mon travail : chaque communication était préparée avec soin et me permettait surtout de formaliser périodiquement l'avancement de ma thèse, d'écrire des chapitres/articles, de réfléchir formellement à certaines problématiques, de rendre intelligible mes analyses, mon travail de terrain, etc. À côté de cela, les conférences les plus éloignées (quand j'ai pris l'avion) ont rarement été d'un grand impact : quelques remarques, questions ou conseils pertinents, des contacts bien sûr, mais est-ce que ça valait le coup de traverser une mer ou un océan pour quelques heures d'intérêt potentiel?
Je réfléchis différemment aujourd'hui, parce que l'enjeu écologique n'est que plus frappant, et que je pense davantage aux alternatives de transport, mais aussi parce que ma position a changé. Récemment, j'étais invité à un colloque à Montréal et je n'y suis pas allé. Soyons honnête, il existait l'option du distanciel (que j'ai prise), mais l'argument écologique était important, malgré l'attrait de l'évènement et des rencontres à y faire. En aurait-il été autrement si j'étais toujours doctorant? Probablement pas. Je ne suis même pas sûr que je ne me serais pas beaucoup posé la question, tant cela fait partie de la culture universitaire. Une conférence, c'est toujours une ligne en plus sur son CV, des crédits de formation doctorale, c'est la norme...sans oublier que les échanges internationaux sont toujours ultravalorisés (et je ne dis pas que ce n'est pas pertinent).
À l'heure où l'on évoque une possible limitation des trajets en avion dans le futur (genre 4 dans toute ta vie), il est important de repenser nos habitudes. Va-t-on continuer à fermer les yeux sous prétexte d'obligation professionnelle? Si une pratique que l'on juge fondamentale participe à la destruction de notre écosystème, est-ce vraiment une bonne pratique? C'est très complexe évidemment et il n'y a pas de réponse facile (le distanciel c'est bien mais pas du tout pareil), mais j'espère que d'autres institutions imiteront l'UAnvers et prendront des mesures contraignantes tout en essayant d'imaginer d'autres manières de faire de la recherche et de partager les connaissances.
Qu'en penses-tu Sophie, dans ta position qui t'amène à voyager régulièrement? Quel impact aurait ton absence à ce type de grands rendez-vous européens? En voyage en train jusque Lahti n'est-il pas un peu irréaliste? J'ai l'impression qu'on peut faire des efforts mais que fondamentalement on est un peu coincés: ce ne serait pas scandaleux de ne pas y être, mais ça peut être (très) utile et cela fait malgré tout partie de notre travail...