đđ» Bonchour-han!
Eeeeeet bonchour-han tout le monde-han, comme on dit en Seine-Saint-Denis. JâespĂšre que vous allez bien et que lâimminente lecture de cette newsletter vous plonge dans une joie peu commune. Et Ă©coutez puisque vous me le demandez, moi, ça va, merci, comme tout le monde, ces jours qui raccourcissent me foutent le cafard mais comme le dirait un grand savant belge : « câest la vie ». Au menu cette semaine, du doctorat parce que de quoi dâautre pourrais-je bien parler ?
(Câest pas vrai jâai plein dâautres centres dâexpertise comme par exemple les influenceuses Instagram, et la dĂ©pression du post-partum)
đ Lâactu du docâ
Bon je sais que je vous en ai dĂ©jĂ parlĂ© moulte et moulte fois mais comme câest la derniĂšre fois que je peux le faire, je vais vous faire une petite piqĂ»re de rappel. Je vais donc cette semaine vous parler de la saison 3 de PhD Channel, qui est composĂ©e de 5 Ă©pisodes qui sont dĂ©sormais tous disponibles ! Si jâen parle autant, câest que jâai eu un vĂ©ritable coup de cĆur pour cette saison, que je trouve intelligente, raisonnĂ©e et drĂŽle. Le boulot qui est abattu par Claire Rommelaere, la crĂ©atrice des vidĂ©os, est vraiment monstrueux (dans le bon sens du terme) et je suis vraiment admirative. Jâaurais vraiment beaucoup aimĂ© pouvoir accĂšs Ă ce genre de ressources quand jâĂ©tais moi-mĂȘme doctorante et je pense, sans vouloir vous commander, que vous devriez vraiment les partager urbi et orbi.
Je le mentionnais dans la derniĂšre newsletter (en lien avec cet article), je suis vraiment convaincue que se sentir comme faisant partie dâune communautĂ© est essentiel pour vivre le doctorat sereinement, et cela passe notamment par le partage de ressources : les visionner, les commenter entre collĂšgues, cela permet dâouvrir le dialogue et de mettre en avant les difficultĂ©s auxquelles on est confrontĂ©s. Alors encore bravo et merci Ă Claire Rommelaere, et jâarrĂȘte lĂ sinon elle va prendre la grosse tĂȘte (câest faux je vais continuer).
Vous pouvez retrouver toutes les saisons ici !
đ Book of ze week
Vous ne le savez peut-ĂȘtre pas mais je passe la majeure partie de mon temps libre Ă 1) parler de mon fils, et 2) acheter des livres (et Ă les lire), et plus particuliĂšrement Ă acheter des livres de seconde main parce que qui dit newsletter gratuite, dit travail gratuit, dit achats de seconde main. Câest Ă©colo et Ă©cono, et ça on aime. Lors de mon dernier passage dans une grand enseigne de seconde main qui commence par « PĂšle » et qui finit par « mĂȘle », je suis tombĂ©e complĂštement par hasard (je vous JURE) sur cet ouvrage quâil me fallait immĂ©diatement pour garnir ma bibliothĂšque.
Il sâagit dâun ouvrage de Lucia Smit qui sâintitule « How to manage your career as a PhD », donc vous pensez bien que quand jâai vu ça, ni-une-ni-deux-ni-trois-dâailleurs je me suis prĂ©cipitĂ©e dessus comme une morte de faim. LâidĂ©e de lâouvrage est de permettre aux titulaires de doctorat de structurer leur rĂ©flexion au sujet de la recherche dâemploi. Câest un ouvrage assez pratique rempli dâidĂ©es concrĂštes et dâexercices concernant lâanalyse des compĂ©tences, la rĂ©daction dâun CV et lâentretien dâembauche.
Il est Ă©vident que toutes les rĂ©flexions dĂ©veloppĂ©es dans le livre sont des sujets pris en charge dans les universitĂ©s, par le biais de formations et dâaccompagnements individuels, mais avoir ce genre dâouvrage sous la main permet dâaller Ă son rythme et de monter sa propre boĂźte Ă outils.
Bon par contre la mauvaise nouvelle, câest quâaprĂšs une rapide recherche, le livre ne semble pas disponible dans beaucoup de bibliothĂšques universitaires francophones donc ben voilĂ maintenant vous savez quâil existe, il ne vous reste plus quâĂ Ă©cumer les magasins de seconde main.
đ€ Meet the docâ
Cette semaine, on va Ă la rencontre de Laurence Pagacz, docteure en littĂ©rature hispanique de lâUCLouvain (2015) ! Dâailleurs je dis « on va Ă la rencontre » mais la vĂ©ritĂ© câest que si vous ĂȘtes assidu·es et que vous cliquez sur toutes les excellentes ressources que je vous propose, ce nom vous dira dĂ©jĂ quelque chose⊠En effet, Laurence, ayant participĂ© aux Net@Work Ă lâUCLouvain, apparaĂźt dans la brochure des carriĂšres aprĂšs la thĂšse que je vous ai proposĂ© de dĂ©couvrir dans le dernier numĂ©ro de la newsletter ! Tout est dans tout câest incroyable. Mais depuis, la carriĂšre de Laurence Pagacz a bien Ă©voluĂ©, et on va le dĂ©couvrir ILLICO MACIAS.
AprĂšs une thĂšse rĂ©alisĂ©e grĂące Ă mandat dâassistante Ă lâUCLouvain, Laurence dirige entre 2016 et 2020 la filiale belge de la maison dâĂ©dition acadĂ©mique Peter Lang. NĂ©anmoins, dans le but de participer plus concrĂštement Ă la crĂ©ation et Ă la transmission de compĂ©tences, Laurence Pagacz rejoint ensuite la fonction publique en tant que dĂ©lĂ©guĂ©e du gouvernement au contrat dâobjectifs dans le cadre de la rĂ©forme du Pacte dâExcellence. Pendant tout ce temps, lâenvie de faire plus et dâaccompagner au mieux les chercheuses et chercheurs a Ă©tĂ© bien prĂ©sente, et câest la raison pour laquelle elle a crĂ©Ă© plusieurs structures : une agence littĂ©raire pour chercheur·es (DocSherlock) et un accompagnement pour les questions de publication et de visibilitĂ© de la recherche. Laurence est par ailleurs trĂšs active sur LinkedIn donc je ne peux que vous pousser gentiment Ă la suivre.
Pour Laurence, le doctorat est une rĂ©elle plus-value en ce qui concerne notamment la rigueur, la profondeur dâanalyse et la gestion de projet, et ce dans chacune de ses activitĂ©s, et comme vous le voyez, il y en a un paquet !
đą DĂ©bat-Pieds dans lâplat
Il y a quelques semaines, jâassistais Ă un Ă©vĂ©nement dĂ©diĂ© Ă lâĂ©quitĂ©, lâinclusion et Ă la diversitĂ© au sein de mon universitĂ©. Entre plein de discussions passionnantes, la question des « doctorant·es sur fonds propres » a Ă©tĂ© mentionnĂ©e Ă plusieurs reprises. Il y avait notamment ce jour-lĂ , autour de la table, des acadĂ©miques issu·es des domaines des sciences quâon qualifie encore trop souvent de « dures » (sciences exactes, sciences mĂ©dicales et tutti chianti). Et quel ne fut pas mon Ă©tonnement quand lâun dâentre eux a demandĂ© ce quâĂ©tait un « doctorat sur fonds propres ». PĂ©dagogue, jâexplique que ce sont des doctorats non-financĂ©s, ce qui implique donc que le ou la doctorant·e utilise ses propres fonds pour faire son doctorat, ce qui implique que cette personne a un job rĂ©munĂ©rĂ© en dehors (souvent) de lâuniversitĂ©, ce qui implique que câest compliquĂ© mais que câest possible. Il me rĂ©pond alors que non, que ça nâexiste pas, je lui dis si, il me dit non, je lui dis si, il me dit pierre, je lui dis la feuille enveloppe la pierre et voilĂ la discussion Ă©tait finie.
En rĂ©alitĂ©, il ne savait pas que ça existait pour une trĂšs bonne raison : cela nâexiste pas dans son secteur, et câest essentiellement liĂ© aux assurances (gĂ©nĂ©ralement liĂ©es aux financements). Câest une spĂ©cificitĂ© des sciences humaines et sociales. Il a avancĂ© que cela ne devrait pas exister parce que le doctorat est un job Ă part entiĂšre, câest de lâexpĂ©rience professionnelle et donc quâĂ ce titre, il faudrait sây consacrer Ă temps plein, sans autre activitĂ©. Et je trouve que câest une raison tout Ă fait entendable, mais peut-on vraiment empĂȘcher des gens qui ont envie de se former dans un domaine qui leur tient Ă cĆur ? Le doctorat reste une formation (en plus dâune expĂ©rience professionnelle, bien entendu), et cela permet dâoffrir lâaccĂšs Ă des profils variĂ©s, des personnes engagĂ©es dans la vie active ou Ă©tant non-Ă©ligibles pour des financements, et cela peut mĂȘme avoir un impact trĂšs positif sur la recherche, dĂšs lors enrichie par lâexpĂ©rience personnelle.
Je me sens dâhumeur micro-trottoir ce matin alors jâai envie de vous demander : pensez-vous quâon devrait interdire les thĂšses non-financĂ©es ?  A vos claviers, vous avez 2h.
SpĂ©cialiste des influs insta, mais tellement đ€©