👋🏻 Je sais
Oui, je sais. Pardon. Très pardon. Beaucoup pardon comme dirait mon fils (il a 2 ans laissez-le). La vérité, j’ai été atteinte pendant ces dernières semaines d’un syndrome très fréquent mais extrêmement mal vu : le syndrome de la FLEMME. Enfin c’est-à-dire que mon énergie a surtout été dédiée à 3 choses : 1) travailler parce qu’il parait que ça se fait, 2) demander à mon fils de mettre sa veste, et 3) m’entrainer pour les 20KM de Bruxelles HAHA non là je déconne évidemment. Bref, je suis désolée pour ce silence, mais parfois j’ai aussi besoin de voir que je vous manque et là j’ai quand même reçu 2 messages de personnes qui s’impatientaient (OK j’ai menti 1 message en vrai) donc il est temps de faire mon grand retour. Zéparti.
🎓 L’actu du doc’
Il m’est arrivé un truc un peu fou dernièrement : j’ai trouvé quelque chose d’intéressant sur Facebook. Hé oui, tout arrive, mais il se fait que je suis « amie » avec les bonnes personnes et que parfois, sur un malentendu, je trouve des choses (une chose, en fait) intéressantes sur ce réseau de boomers. J’ai donc récemment eu vent d’un podcast de l’Université de Liège, dédié aux voyages académiques : « Pérégrinations académiques », disponibles sur toutes les bonnes plateformes d’écoute. Il s’agit d’un podcast dans lequel les intervenant·es sont amené·es à questionner leur expérience de voyageur ou voyageuse académique. J’ai pour l’instant écouté 1 épisode donc je ne vais vous parler que de celui-là, mais je suis sûre que les autres épisodes sont bien aussi.
J’ai donc écouté l’épisode où l’on entend Denis Saint-Amand, chercheur qualifié (FNRS- UNamur) en études littéraires. C’est un épisode hyper intéressant parce qu’il interroge la place du voyage dans le parcours académique (heureusement vu que c’est le principe du podcast), mais aussi la question des amitiés dans le monde universitaire, de l’articulation de la vie privée, vie académique et du voyage. L’intervenant y mentionne l’enrichissement que l’on peut retirer d’un parcours international, tout en étant conscient des limites (politiques, écologiques) d’un tel mode de vie.
Bref je ne peux que vous conseiller de jeter une oreille, voire les deux, à ce podcast !
🤝 Meet the doc
Bon les amis j’ai une confession à vous faire et qui explique aussi cette publication tardive : c’est rare mais cette fois, j’avais fait un entretien vidéo avec une titulaire de doctorat pour cette rubrique, j’avais bien tout noté, et ce qui devait arriver arriva : PATATRAM J’AI PERDU MES NOTES. Du coup je vais faire comme si de rien n’était et je vais vous parler de quelqu’un d’autre en attendant et ça va passer crème.
Une fois n’est pas coutume, le doc’ de la semaine est un doctorant dont je vais vous inviter à découvrir les travaux très rapidement puisqu’il s’agit du grand gagnant de l’édition 2024 du concours « Ma Thèse en 180 secondes » ! Il s’agit d’Antoine Ide, doctorant en Sciences agronomiques et ingénierie biologique à l’UCLouvain, qui a conquis le jury lors de la finale nationale du concours qui a eu lieu à l’ULB il y a quelques jours. Antoine représentera la Belgique lors de la finale internationale qui aura lieu à Abidjan en novembre prochain. C’est d’autant plus la classe que cette année, on fête les 10 ans du concours !
Pour en savoir plus sur son histoire d’huile anti-cancer (c’est beaucoup trop résumé), c’est par ici que ça se passe :
🗞️ L’article du jour
L’article du jour concerne un sujet qui commence doucement à sortir publiquement : les violences de genre à l’université. De manière générale, les questions de diversité et d’inclusion arrivent (enfin) sous le feu des projecteurs dans les universités. Récemment, on a pas mal parlé du rapport Tulkens que je n’ai pas lu parce que j’ai déjà pas le time de rédiger cette newsletter, vous pensez bien que je n’ai pas su lire ce rapport long de 182 pages. Libres à vous néanmoins de le faire en cliquant ici et en vous installant confortablement. A la place, j’ai lu cet article, paru en mars dernier dans « Société en changement ». Il est long de 8 pages donc c’était nettement plus dans mes cordes.
Evidemment le souci dépasse le cadre universitaire, mais c’est toujours intéressant de comprendre d’où ça vient dans le cas particulier du monde académique. Il s’agit en effet d’un environnement extrêmement hiérarchisé, voire déséquilibré. A l’université, comme ailleurs, « la position privilégiée des un·es se nourrit objectivement de la précarité et de la dépendance des autres » (p. 2), et ceci décrit une réalité très prégnante dans le cadre du doctorat. L’article (et donc le rapport) met bien en avant le fait que, quand on parle de violences de genre à l’université, il faut arrêter d’imaginer des cas isolés : elles sont le fruit d’un système structurel et organisationnel. L’article (et donc le rapport) mentionne également les 3 piliers d’une politique inclusive et intégrée : la prévention (notamment dans les procédures de sélection), la protection (des victimes, des témoins et des lanceurs d’alerte) et les poursuites. L’article (et donc le rapport vous avez compris je crois) pointe aussi l’importance d’une politique engagée au sein de l’institution. Bref, y a du taf !
❓La réflexion du jour
Avant de vous laisser vaquer à vos occupations habituelles et profiter du beau temps (lol), je voulais aborder avec vous une question délicate que je me pose parfois (je vous avertis tout de suite que je ne vais pas répondre à la question) : est-ce que j’ai vraiment envie de conseiller à des étudiant·es de faire une thèse ? Je m’explique parce dit comme ça, je comprends que c’est un peu brut de décoffrage. Dans le cadre de mon job d’agent secret au service du doctorat, je suis de temps en temps amenée à présenter le doctorat à des étudiant·es de master. J’essaye au max de ne pas faire à tout prix la pub du doctorat, je préfère être transparente sur la réalité de la thèse qui n’est pas facile pour tout le monde. D’ailleurs, lors de mes dernières interventions, j’ai eu des questions très concrètes sur les risques en termes de santé mentale. Sans être alarmiste, il me semble important d’avertir sur les chiffres qui sont assez clairs sur l’anxiété accrue et le stress que ressentent les doctorant·es. Il me semble aussi qu’il faut être transparents sur l’après-thèse, les possibilités mais aussi les possibles frustrations qu’on peut ressentir. Evidemment, et j’anticipe parce qu’il y a toujours quelqu’un pour venir le dire, mais souvent ça se passe très bien, et j’ai envie de dire qu’il manquerait plus que ça…
Comme on est entre nous, moi je vais être très très franche avec vous : si c’était à refaire, je ne suis pas certaine que je retenterais l’aventure, en tout cas pas comme ça, je suis contente d’avoir un titre de doctorat, mais je ne suis pas certaine que le jeu en a valu la chandelle.
Bref je termine sur cette question ouverte (moi je suis toujours tiraillée) : est-ce que vous conseilleriez à des étudiant·es de faire une thèse ?
Welcome back!