👋🏻 Hei !
Salut la jeunesse ! À votre avis, à l’heure où vous lirez ces quelques bafouilles, je serai :
a) Dans mon train comme d’hab’ en train de me plaindre parce qu’il est en retard et que vraiment les gens devraient penser à mettre des écouteurs surtout quand ils écoutent Sheryfa Luna* ?
b) En train d’acheter un duplex à Ixelles parce que je vous ai menti en vrai je suis cadre chez Total ?
c) En route pour rejoindre des collègues des quatre coins de l’Europe pour causer intégrité scientifique sous le soleil de Porto ?
d) La réponse D
Verdict dans la prochaine édition de What-Sup ! (je suis trop forte en construction du suspense, vous trouvez pas ??)
*Pardon Sheryfa je t’aime
🎓 La série du jour
Cette semaine, j’avais envie de vous parler d’une série, qui est sortie il y a déjà un petit bout de temps (2021), mais dont j’avais tout de même envie de vous parler car la vie est ainsi faite n’est-ce pas. Il s’agit de la mini-série « The Chair » (disponible sur Netflix). La série suit Ji-Yoon Kim (Sandra Oh), professeure de littérature anglaise et récemment nommée directrice (« chair ») de son département. J’ai souvenir d’avoir longuement attendu cette série (une série avec des académiques en SHS stp !!) et donc (c’est souvent le cas) d’avoir été un peu déçue, mais c’est peut-être lié au fait que ça fait bizarre de voir une chirurgienne cardio être à la tête d’un département de littérature (et si rien de tout cela n’a de sens, je vous conseille de vous comporter enfin comme des adultes et de regarder Grey’s Anatomy). Il y a néanmoins toute une série de problématiques intéressantes qui sont mises en avant dans la série : la place des femmes – et des femmes racisées en particulier – à l’université (et donc la place des vieux mâles blancs qui restent accrochés à leurs postes comme des moules à leur rocher) mais aussi la question de l’enseignement, la pédagogie, l’adoption, l’alcoolisme, bref que des beaux sujets.
Big up pour cette scène où Ji-Yoon Kim va chez David Duchovny (oui oui) pour lui demander de refuser l’offre de venir faire une conférence pour la simple et bonne raison qu’il n’est pas compétent. C’est bijou et c’est ici (fun fact : la scène est basée sur des faits réels : David Duchovny a bel et bien travaillé sur ce sujet lorsqu’il était à Princeton).
📖 Ressource
La ressource du jour est (encore) (que voulez-vous j’aime ça) une vidéo. Et cette semaine, c’est un peu une ressource-coup-de-cœur : il s’agit de cette vidéo de PhD Channel. C’est un projet de Claire Rommelaere, docteure en Sciences juridiques, soutenu par l’Université de Namur. La PhD Channel compte déjà 2 saisons et 10 vidéos, et quelque chose me dit que la saison 3 ne va pas tarder à pointer le bout de son nez ! Je les ai évidemment toutes regardées car j’aime soutenir toute personne qui cause du doctorat avec humour.
Cette vidéo en particulier m’a fait un petit quelque chose tout particulier, parce que je trouve que Claire nous propose une vision très réaliste du doctorat. Elle partage notamment une série de phrases et considérations qu’on entend régulièrement (ou qu’on dit nous-mêmes) quand on est en thèse, et elle les décortique avec humour et intelligence. Elle revient sur les différentes phases : l’enthousiasme (avec sa copine, la fierté), la désillusion, l’action. Les conseils de Claire sont mesurés, pertinents et bienveillants sans être gnagnan (j’adore la poésie). Bonus : tout au long de la vidéo, Claire dresse une table de drink de soutenance, et je trouve que c’est extrêmement apaisant.
🤝 Meet the doc
Cette semaine, je continue à tourner en cercle fermé parce que je vais ENCORE vous présenter quelqu’un qui fait partie de mon entourage professionnel, quelqu’un donc que j’ai ENCORE complètement harcelé pour qu’il accepte d’apparaître dans cette newsletter à coup de mails de rappel (« sans vouloir te mettre la pression » HAHA). Aujourd’hui, j’accueille donc sur le devant de la scène Baptiste Dethier pour son premier solo dans What-Sup (pause for applause).
(T’as vu, Baptiste, la belle et subtile référence à la musique ?) Hé oui, parce qu’en plus d’être un vrai démocrate, Baptiste Dethier est également un fin mélomane, qui a une accointance toute particulière pour le punk. Cela signifie 2 choses : 1) Il a beaucoup de chance que je sois nulle en retouchage de photos parce que clairement, si c’était le cas, j’aurais ajouté une coiffure de punk à sa photo, et 2) la prochaine fois que je le vois, je vais pouvoir lui raconter la fois où j’ai assisté à un concert improvisé de Patti Smith dans un musée montois (si vous ne le saviez pas, Patti Smith est la « marraine du punk ») (merci Wikipédia). BREF (j’ai l’impression que je m’égare et cela ne me ressemble guère).
Baptiste est titulaire d’un doctorat en Sciences politiques et sociales (plus exactement en sociologie), qu’il a soutenu à l’Université de Litch’ en 2017. Il a étudié l’art de la médiation scolaire, et a, ce qui titille fortement ma curiosité, développé dans son travail de recherche une métaphore artistique en prenant appui sur la scène « punk ». Comme beaucoup de doctorant·es en sciences humaines et sociales, Baptiste a dû jongler entre thèse à terminer et job à assurer. Il a donc terminé sa thèse tout en travaillant dans une association féministe, ce qui continue, encore aujourd’hui, de marquer son parcours professionnel. Il est depuis 2018 conseiller scientifique à l’Observatoire de la Recherche et des Carrières scientifique au F.R.S. – FNRS. Son job consiste à réaliser une série d’études autour du doctorat et des carrières des docteur·es en Fédération Wallonie-Bruxelles. Son doctorat constitue une évidence plus-value : non seulement pour avoir vécu l’expérience, mais également parce qu’il peut mettre à profit de nombreuses compétences (dont la collecte et l’analyse de données).
Oh tiens d’ailleurs, l’ORCS engage un·e docteur·e en SSH (composante stat’ appliquées). C’est rare, donc il ne faut pas hésiter trop longtemps !
Vous aussi, vous voulez votre heure de gloire et que je vous tire le portrait de façon brillante et généreuse ? Écrivez-moi !
🔢 La question du jour
La question du jour a été posée lors de l’évènement « Talent in Demand – The Potential of doctorate holders », organisé conjointement par l’Observatoire de la Recherche et des Carrières Scientifiques (ENCORE LUI MA FOI IL EST PARTOUT) et ECOOM le 18 avril dernier. Cet événement interrogeait tant la préparation des titulaires de doctorat, que la reconnaissance de leur(s) expérience(s) doctorale(s). Le soleil brillait modérément et il était 11h47 quand ce qui devait arriver arriva : la question à cent-mille-balles a été posée. « Y a-t-il trop de titulaires de doctorat ? » (en VO : « Are there too many PhD’s ? »). Bim. Bam. Et là, bardaf’, c’est l’embardée.
Bon, comme souvent dans la vie, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse (SI JE DEVAIS RESUMER MA VIE AUJOURD’HUI…) (pardon) (#alainchabatforever). La légende retiendra que, lors de l’événement, une personne brillante et drôle (moi) aurait répondu « You can never be too educated, but you can be too educated for the job market ». Cela résume globalement mon avis. Je pense qu’il est dangereux de répondre oui, parce que si on admet qu’il y a trop de titulaires de doctorat, c’est la porte ouverte à moins de financements, et que les premiers qui vont se faire avoir ce ne sont pas ceux qui cherchent des solutions au réchauffement climatique ou qui veulent guérir le cancer, ceux qui vont se faire avoir ce sont ceux qui étudient la législation carolingienne (par exemple) ou l’art de la poésie chez Descartes (peut-être que y en a pas mais si on ne finance pas de recherche pour le savoir ON NE LE SAURA JAMAIS). Bref, je persiste et je signe qu’il n’y a pas trop de titulaires de doctorat, mais que le marché de l’emploi doit les intégrer de façon plus optimale.
Et vous, vous pensez qu’il y a trop de titulaires de doctorat ?
J'ai un mot à te dire pour Sheryfa Luna de grand matin : MERCI
Love sur toi <3